mercredi 24 février 2016

Critique d'Art

J'adore les écrits du critique d'art Christian NOORBERGEN

En plus lorsqu'il écrit au sujet de ma peinture ....

L’art de Lucile Travert

Lucile Travert enchante les promesses graphiques. Elle ne craint pas la sanglance vitale, ni l’amertume boueuse. L’infime est son horizon. Elle accule sa création à l’orée du hors-sens, ignorant l’épuisement des images, et maculant l’espace d’une écriture explosée.
Ses silhouettes acérées dansent les extrêmes de la vie, et son trait innombrable éprouve les labyrinthes secrets des corps. Elle ose s’abandonner aux tremblements du geste, aux immédiatetés chromatiques, et ses errances fragiles sont les sources aigues d’une œuvre dense et nue.
Les taches enfiévrées saignent parfois dans la blancheur. Flottent partout des traces d’intime existence, inexplorées et inventives. Entre ciel et peau, on voit partout la vie et la mort des signes…
Violant le vide, la tache souveraine prend l’espace à son compte. Âpre et rare, la couleur est de vie intense et brève. Des fragments d’histoire personnelle surgissent çà et là, comme des traces d’ancienne mémoire. Elles se confrontent aux vertiges de l’étendue, dans l’espace ouvert de l’infini pictural.

Christian Noorbergen